Archives Mensuelles: septembre 2010

Venez déguster le Généafil

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Après les bibliothécaires et les archivistes, voici venu le temps pour les généalogistes de proposer eux-aussi une veille partagée, mitonnée selon la recette ancestrale du Bouillon des bibliobsédés.

Prenez 2 généalogistes jeunes et dynamiques, férus de technologies du Web et de réseaux sociaux, 1 archiveilleuse non moins jeune et dynamique (n’est-ce pas ?) pour le soutien organisationnel, quelques cheveux coupés en 4, une pincée de têtes cognées contre les murs, mélangez bien, assaisonnez, épicez, et vous obtiendrez : le Généafil !

Installez-vous confortablement, desserrez vos cravates, délacez vos corsets, mettez les pieds sous la table (ou sur la table) et…

Dégustez le Généafil !

Le Généafil

Je suis super fan de ce visuel, pas vous ?

Vous vous intéressez à la généalogie et êtes un adepte d’Internet ?  Blogs, presse, débats d’actualité, expositions, ouvrages historiques, etc., le Généafil vous permet de rester à l’affût des nouveautés généalogiques, archivistiques et historiques.

L’apparition des Archiveilleurs, veille collaborative autour des archives, a donné des idées à certain(e)s : pourquoi ne pas proposer aux généalogistes internautes un moyen de rester informés de l’actualité généalogique ?

Le Généafil est un réseau informel, sans but lucratif, entièrement indépendant de tout contexte institutionnel, associatif ou commercial. Le service entièrement gratuit est proposé aux internautes sous diverses formes :

La mécanique repose sur des outils gratuits et disponibles en ligne (sites de bookmarks sociaux, Yahoo Pipes). Pour en savoir plus, n’hésitez pas à vous rendre sur le site www.geneafil.fr !

Pour nous contacter : contact@geneafil.fr

Bon appétit !

Les archives électroniques, à quoi ça peut bien servir ?

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Je suis incapable de résister à un défi. Déjà, dans la cour de récré, un «T’es pas cap’» bien placé m’envoyait grimper aux arbres (ah non, ça je le faisais spontanément, pas besoin de défi), escalader les grilles ou affronter le caïd de l’école. Ou lire 3 livres par semaine pendant un an, j’ai toujours aimé les défis intellectuels, aussi.
Alors depuis que Lourdes et Marie ont lancé leur défi aux archivoblogueurs, je frémis, je tremble, je cogite, je ne tiens pas en place. Bref, une fois encore, je ne résiste pas au défi.

« Pourquoi ne pas tous écrire quelques lignes sur ce que recouvre le terme d’archivage électronique ? »

Bien. Euh… Alors, l’aveu liminaire, c’est que je ne connais absolument rien aux archives électroniques. Je n’ai jamais travaillé dans ce domaine, je n’ai suivi aucune autre formation sur ce sujet que 3 jours à l’Institut du Patrimoine pendant ma formation initiale, il y a donc presque une éternité (rendez-vous compte, MoReq1 venait à peine d’être publié), et les échanges que j’ai pu avoir avec des professionnels de l’archivage électronique se sont plus souvent déroulés devant une bière que devant un ordinateur.Bières

Du rhum, des archives et d’la bière, nom de Dieu. FlickR, Marc Lagneau, 2010, CC-BY-ND.

Mais si on ne parlait que de ce qu’on connaît, on ne dirait pas grand-chose.

Et puis, à défaut d’avoir la moindre idée de ce que sont les archives électroniques (que, finalement, je préfère continuer à considérer comme quelque chose d’un peu magique, et dont les professionnels sont pour moi des shamanes auréolés d’un mystère fascinant), on peut toujours se demander à quoi ça peut bien servir précisément lorsque l’on n’est pas un spécialiste.

A faire causer les archivistes…

Le défi de Lourdes et Marie est une initiative idéale pour animer l’archivoblogosphère francophone. Même si nous commençons à être relativement nombreux, un petit coup de pied bien placé pour faire bouger tout ça n’est pas de trop ! Et il va, je l’espère, permettre de développer les échanges et le dialogue entre blogueurs et plus largement au sein de la communauté archivistique consultant ces blogs. Un thème moins porteur que les archives électroniques inciterait peut-être à moins d’interventions.

Pour relayer cet élan, nous attendons donc maintenant avec impatience les points de vue d’archivistes beaucoup plus compétents que moi sur ce sujet. Allez, au boulot, camarades !

A redorer le blason des archives et des archivistes (et il y a du boulot !)

– Tu fais quoi, dans la vie ?
– Je suis archiviste.
– Ah… Et tu n’en as pas marre des vieux papiers ?
– [longue pause de l’archiviste qui hésite entre tuer son interlocuteur à coups de Dimab ou se jeter dans la Seine] Oui mais non, mais attends, il y a aussi les archives électroniques…
– Mais oui, c’est super intéressant, d’ailleurs j’ai lu un article passionnant sur l’archivage du Web dans Télérama.

OK, l’Autre n’a rien de rien compris, mais cette étincelle d’admiration béate que l’on aura pu lire dans Ses yeux vaut tous les sacrifices, y compris celui de son honnêteté intellectuelle.

De façon plus générale, y compris et surtout dans le cadre professionnel, la simple mention des archives électroniques suffit à rappeler que les archivistes ne sont pas seulement des videurs de caves et de greniers ni des rats de bibliothèques penchés sur leurs grimoires. Il est souvent plus facile de convaincre une collectivité ou une entreprise de financer la mise en place d’un projet d’archivage électronique que l’aménagement d’un nouveau magasin de conservation d’archives papier. Et une fois que l’on a un pied dans la place…

A questionner les principes fondateurs de notre pratique archivistique

Comme l’a récemment esquissé Lourdes, l’archivage électronique remet largement en question un certain nombre de principes archivistiques que l’on croyait gravés dans le marbre : la théorie des trois âges des archives, la notion de producteur, le lien intrinsèque entre support et contenu, et sans doute d’autres encore auxquels je ne pense même pas.
Et c’est bien comme cela qu’une profession et une pratique peuvent avancer, en se remettant en cause, en ne considérant aucun principe comme acquis, quitte à réaffirmer leur validité après les avoir confrontés à une réalité complexe et évolutive.

Tableau noir

Fin de l'exercice. J'ai bon ? FlickR, André Bianco, 2010, CC BY-NS-SA.

Mises à jour. Ça marche, les archivistes causent !

  • 08/09/2010 – Une longue réponse de Céline Guyon dans les commentaires de Archives Online.

Des événements patrimoniaux virtuels sur Twitter – Episode 1.

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Ask a curator sur Twitter

#harceleunconservateur

Aujourd’hui 1er septembre 2010 est le « Ask a Curator Day » sur Twitter. Pourquoi ne pas profiter de cette belle occasion pour revenir sur ces événements patrimoniaux dont Twitter est le creuset ?

Twitter, lieu de partage et d’échange, n’apparaît pas nécessairement comme le lieu idéal pour l’organisation d’événements virtuels. Fondé sur l’immédiateté et le temps réel, il ne semble pas particulièrement adapté à la planification et à la projection dans l’avenir. Rendre compte en direct d’événements physiques par un live-tweet endiablé, certes, mais prévoir des mois à l’avance un événement virtuel ?
Et pourtant…
Depuis quelques mois, initiés par la twittosphère muséologique, les événements ne manquent pas sur Twitter, qu’ils soient ou non liés à un événement physique.

Au commencement était #followamuseum

L’idée de l’opération est née de l’esprit créatif de Jim Richardson, muséoblogueur britannique :

« On the 20th January 2010 Microsoft founder Bill Gates joined Twitter, in the 24 hours that followed he attracted 236,000 followers.
With respect to Mr Gates, this got me a little depressed, most museums on Twitter struggle to attract more then 500 followers.
I started to think about how we can draw attention to the museums on Twitter, and get more people to consider following a museum. »

Aussitôt dit, aussitôt fait. La date du 1er février 2010 est choisie pour ce « Follow a museum Day ». Un site Internet spécifique est développé par la société de graphisme Sumo de Jim Richardson, un profil Twitter @followamuseum est créé, et le hashtag #followamuseum commence à se répandre. Le concept est simple : le jour J, chacun est invité à signaler sur Twitter son musée-préféré-qu’il-préfère-au-monde-parmi-tous-les-autres-musées-qui-existent-mais-un-musée-qui-est-sur-Twitter-hein-sinon-ça-compte-pas.

Follow a museum Day

J'aime les musées, gazouiller gaiement, et le mascara noir.

Malgré un gros retentissement international, l’opération n’a pas eu beaucoup de répondant en France où, début 2010, rares étaient les musées présents sur Twitter, et plus rares encore les visiteurs de musées… Mais tout le monde a regardé l’événement avec intérêt (et envie ?). Les esprits se préparaient pour l’avenir.

La Nuit twitte, et soudain les musées français découvrent  Twitter

A l’initiative de 4 musées français (Muséum et musée des Abattoirs de Toulouse, Château de Versailles et musée des Beaux-Arts de Lyon) et de la coordination de La Nuit des musées, en association avec le ministère de la Culture et en partenariat officiel avec Twitter, la Nuit des Musées s’est accompagnée ce 15 mai 2010 d’un événement inédit, « La Nuit twitte ».
Il s’agissait, le temps d’une soirée, pour les musées et leurs visiteurs, de déposer sur Twitter leurs conseils de visite, leurs programmes, leurs impressions, avec le hashtag #NDMTW. Un compte @lanuitdesmusees a été créé pour coordonner l’ensemble.
L’événement physique, la Nuit des musées, se pare ainsi d’un double virtuel, la Nuit Twitte. Le lien entre manifestation physique et manifestation virtuelle est renforcé par la présence dans chacun des musées participants d’écrans où les visiteurs peuvent suivre en direct le hashtag #NDMTW ; des postes informatiques sont également mis à leur disposition pour les encourager à participer à La Nuit twitte.

La Nuit twitte

And the winner is...

Cette opération nationale, liée à un événement physique auquel la plupart des musées participent chaque année, ouvre les yeux de nombreux musées sur l’intérêt que peut représenter Twitter pour leur communication et l’animation de leur communauté d’usagers. C’est pour beaucoup d’entre eux l’occasion d’entrer enfin sur Twitter. Plus de 30 musées participent ainsi à l’opération.
Le succès est énorme. Les chiffres sont explicites :

  • 800 abonnés au profil @lanuittwitte
  • 2300 utilisations du hashtag #NDMTW
  • #NDMTW est en tête du classement des sujets les plus abordés sur le Twitter francophone

A lire : le récit de l’expérience du musée national de la Marine ainsi qu’une analyse plus globale de l’apport de cette opération pour les musées  sur le blog Museonet 2.0.

A suivre…

Bientôt sur Archives masala : « Des événements patrimoniaux virtuels sur Twitter – Episode 2 » :

  • Où l’on demandera plein de choses plus ou moins intéressantes aux conservateurs…
  • Où l’on se demandera ce que peuvent bien fabriquer les Archives pendant ce temps-là…