Peccadille nous signale sur son carnet de recherche Isidore et Ganesh (j’adore le titre, ça va sans dire) un projet du Getty Research Institute destiné à fournir aux chercheurs un outil de travail collaboratif (édition de texte et annotation) autour de la publication de l’inventaire de la collection romaine de la famille Mellini.
Je vous laisse lire la longue et passionnante analyse de Peccadille, qui pointe à juste titre l’intérêt d’un tel projet :
- utilisation des outils numériques pour permettre le travail collaboratif des chercheurs
- création d’une interface de crowdsourcing agréable et intuitive, à la fois pour le travail en commun et pour les échanges entre contributeurs
- utilisation d’outils open source et d’un format d’édition normalisé (TEI)
Pour ma part, ce qui me semble le plus notable par rapport à d’autres projets similaires (par exemple le remarquable – et européen – Monasterium) :
- l’initiative vient de l’institution de conservation elle-même, en collaboration avec les chercheurs : on voit ici tout l’intérêt des digital humanities pour les bibliothèques, musées, services d’archives, etc. Qu’est-ce qu’on attend pour travailler de façon plus étroite avec ces chercheurs ?
- l’interaction entre les contributeurs est au cœur du processus de transcription et surtout de validation. C’est clairement l’un des manques avérés de la plupart des projets de crowdsourcing dans le domaine patrimonial, comme on a pu le noter dans l’Etat de l’art réalisé l’an dernier à la BnF : dans la plupart des cas l’interaction (échanges, discussion, demande d’avis ou de conseil, confrontation de points de vue, etc.) est impossible, et quand elle l’est c’est dans un espace séparé de l’interface d’annotation (forum, FAQ) ce qui en rend l’utilisation fastidieuse et donc rare. Le projet Correct auquel j’ai la chance de participer fait ce même pari de l’interaction entre correcteurs comme levier de la participation, dans ce cas en s’appuyant sur un réseau social dédié. A suivre…