Archives de Catégorie: Bibliothèques

#superlibrarian L’équipement du bibliothécaire

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« Le bibliothécaire s’était dessiné sur le visage, les mains et les bras des signes cabalistiques aux motifs compliqués. Il portait le haut d’une cote de mailles sous ses vêtements, ainsi qu’une calotte d’acier maintenue par une chaîne. Enfin supportait-il dans son dos le poids d’une épée plus longue encore que celle de Grigan.

– Vous pensez vraiment avoir besoin de cela ? s’enquit Rey, avec une pointe de cynisme.

– Bien sûr, répondit l’autre très sérieusement. Comment voulez-vous faire un travail de bibliothécaire efficace sans une longue épée ?« 

 

Pierre Grimbert, Le Secret de Ji. Les Editions Mnémos, 1999, volume 2, p. 60.

Reste à trouver sur quelle ligne budgétaire imputer la longue épée…

Conan the librarian, CC BY-NC-SA Dave King (source : Flickr).

Conan the librarian, CC BY-NC-SA Dave King (source : Flickr).

Les bibliothèques dans l’écosystème du web

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Pour la deuxième année, j’ai la chance et l’honneur d’intervenir dans le stage CNFPT Biblioquest sur les impacts stratégiques du numérique en bibliothèque.

Biblioquest, la quête épique des bibliochevaliers sans peur et sans reproche…
(CC BY-NC-SA Dunechaser, source Flickr)

Pour le premier épisode de la nouvelle saison de Biblioquest, 13 stagiaires triés sur le volet et 3 formateurs dynamiques… et une plongée dans l’écosystème du web, pour comprendre le contexte technique et d’usages dans lequel s’exerce la présence en ligne et la médiation numérique des institutions culturelles.

Alors, quelles sont les grandes tendances et les grands enjeux du web, aujoud’hui et demain, et surtout quelles conséquences pour les bibliothèques ?

Découvrez également ici la présentation des différents outils (blogs, wikis, réseaux sociaux, outils de veille, etc.) à la disposition des bibliothécaires pour la mise en place de leurs stratégies de diffusion, de dissémination et de médiation numériques ; les besoins auxquels ces outils peuvent répondre ; les services qu’ils peuvent rendre à nos publics ; les bonnes pratiques et usages courants de ces outils.

Domino’s books

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Je sais, je sais, on a déjà vu cette vidéo 100 fois, ça fait un bon moment qu’elle tourne sur le web, mais… je n’arrive pas à m’en lasser, c’est un pur délice qui me met toujours en joie, alors je trouve que c’est une belle façon de finir la semaine.

L’histoire ne dit pas si « aucun livre n’a été blessé pendant le tournage de ce film », mais je ne doute pas de leurs qualités de cascadeurs qui ont dû leur éviter le plus dur…

Bon week-end !

Un beau matin sur Facebook, les bibliothèques…

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En à peine un mois, deux bibliothèques françaises lancent des services inédits sur Facebook, ça vaut bien un petit billet de blog, non ? De toute façon, même si vous n’êtes pas d’accord, c’est encore moi qui décide ici, donc…

facebook

CC BY-NC pshab, source : Flickr.

La BnF, tout d’abord, permet depuis le 15 février dernier d’exporter le lecteur de Gallica sur Facebook. Autrement dit, vous pouvez publier directement sur votre mur n’importe quel document numérisé présent sur Gallica, et vos amis pourront le consulter sans quitter Facebook, et avec les jolies flèches vertes de défilement typiques de Gallica (ça ne semble rien, mais c’est important les flèches vertes, d’abord parce que c’est joli et flashy et ça c’est déjà un argument en soi, mais aussi parce que c’est l’identité graphique de Gallica qui est ainsi rappelée, et encore parce que cela met visuellement et intuitivement en avant la fonctionnalité de défilement de pages qui fait tout l’intérêt de ce service, fin de la parenthèse la plus longue de l’histoire de la parenthèse).

Par exemple, prenons un exemple complètement au hasard…

poesies_gourmandesMais aussi pourquoi pas, dans un autre registre (on trouve de tout sur Gallica) :

archives_nationalesAutant que je sache, ce lecteur exportable de bibliothèque numérique sur Facebook est  une première mondiale !

Et voilà-t-y pas que pas plus tard qu’aujourd’hui la bibliothèque municipale d’Angers nous offre la consultation de son catalogue directement sur son mur Facebook !

D’autres s’y étaient essayé auparavant avec plus ou moins de succès, mais il s’agissait généralement soit d’un simple formulaire d’interrogation renvoyant ensuite pour l’affichage des réponses sur le site de la bibliothèque (et c’est déjà beaucoup, les Archives pourraient en prendre de la graine, tenez, ça tombe bien, aka Reup vous donne même le mode d’emploi…), soit d’une intégration assez moche du catalogue de la bibliothèque dans un frame Facebook.

Alors que sur la page de la BM d’Angers, le catalogue s’intègre parfaitement.

catalogue_bm_angerscatalogue_bm_angers2C’est plutôt réussi, hein ?

Adoptez un livre !

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Vous avez déjà adopté un chien, un chat, un poisson rouge, un mec, et vous cherchez à vous diversifier ? La BnF vous propose la solution idéale…

poisson

Adoptez-moi ! CC-BY-NC-ND Charlesdupain, source Flickr.

L’Association des amis de la Bibliothèque nationale de France (AaBnF) lance l’opération « Adoptez un livre », à l’occasion du Salon du livre. La recette est expliquée sur le blog de Gallica :

« Le donateur est invité à choisir, sur le site de l’Association les ouvrages qu’il souhaite voir numériser.
Quatre thèmes ont été retenus pour l’ouverture : les femmes*, panorama du XIXe siècle, les livres de sciences naturelles, les grandes entreprises françaises.  […]
En signe de reconnaissance, le nom du donateur figurera pendant 10 ans à côté de l’ouvrage numérisé, sur Gallica. »

* ndla : Vaste programme, n’est-ce pas ? Subtilement divisé sur ledit site en sous-thèmes, que je vous livre et dont je vous laisse méditer tout le sel : « Féminisme ancien – Féminisme moderne – Condition féminine – Modes et costumes »… Tant qu’à faire, pour charger la mule, ils auraient pu ajouter « Maternité et allaitement – Bijoux et maquillage – Cuisine et arts ménagers », je les trouve petits joueurs sur ce coup-là…

(mais tout s’explique : sur les 11 membres du Conseil d’administration, il n’y a que 3 femmes… Nos amies de La Barbe y trouveraient-elles matière à action…?)

Bref, devenons à nos moutons, à nos lynx et à nos poissons rouges. Adopter un livre, quel beau cadeau ! Justement, vous vous demandiez quoi offrir à votre poisson rouge adopté, voici le présent idéal, et cet ouvrage fraîchement numérisé (« quoi, elle est pas fraiche ma numérisation ???!!!??? ») apparaîtra bientôt dans Gallica avec la mention « Cet ouvrage a été numérisé grâce à Bubulle ».

poisson-peluche

Oh, un champ de Bubulles. CC-BY-NC cbcastro, source Flickr.

La formule a été inaugurée il y a maintenant quelques temps par nos voisins anglais : la British Library a ainsi lancé « Adopt a book » , un programme de mécénat individuel ouvrant des avantages aux généreux donateurs (diplômes, visites personnalisées, etc.). Et ils nous proposent justement cette année une sélection d’ouvrages pour la fête des mères, plus d’hésitation…!

De même, mais avec un peu moins d’humour, les musées anglo-saxons font régulièrement et depuis longtemps appel au mécénat individuel pour l’acquisition ou la restauration d’œuvres d’art. Le Louvre s’y est mis depuis peu et avec succès, permettant l’acquisition au début de l’année 2011 des Trois Grâces de Cranach L’Ancien.

Eh bien, au delà des polémiques sur le financement public de la culture et d’une réticence franco-française au principe même du mécénat, je trouve que c’est franchement une bonne idée. Pas seulement pour l’aspect financier, mais tout simplement parce que cela permet à chacun de s’approprier un petit bout de culture.

Attention, séquence émotion.

Le père [ému, la gorge serrée]

– Regarde, fils, et lis, c’est grâce à ton vieux père que cet ouvrage a été numérisé.

Le fils [l’œil brillant]

– Oh, Papa, je suis tellement fier ! Moi aussi quand je serai grand j’adopterai un livre…

Fin de la séquence émotion, rangez vos Kleenex.

La conservation du patrimoine commun appelle alors à la citoyenneté, s’appuie sur la communauté. Cela nous rappelle que ce patrimoine appartient à tous.

Durant mes études à l’INP, il y a quelques temps déjà, j’avais été en stage pendant 2 mois aux Archives municipales de Barcelone où j’avais découvert avec intérêt le programme Barcelona Fem Memoria (en gros « Barcelone, construisons ensemble notre mémoire », ou quelque chose comme ça…), qui faisait appel non seulement aux dons d’argent mais aussi au volontariat des habitants/citoyens (« ciudadanos » en espagnol désigne à la fois les citadins et les citoyens, c’est un joli rapprochement). Dans le service d’archives de l’arrondissement d’Horta-Guinardo où je faisais mon stage, il y avait ainsi 2 retraités qui venaient chaque semaine aider au classement de la presse ancienne. D’ailleurs, nous n’hésitons aujourd’hui plus en France à faire appel au volontariat en ligne, à bénéficier de l’investissement et des compétences de nos usagers, en mettant en place des programmes d’indexation collaborative, pourquoi ne pas faire de même pour un bénévolat sur place ?

Bref, appeler à la participation des citoyens pour la préservation et la diffusion de leur patrimoine, que ce soit en fournissant un peu de leur temps ou un peu de leur argent, c’est peut-être un bon moyen non seulement de continuer à assurer nos missions dans un contexte économique contraint mais surtout de sensibiliser nos usagers à l’importance de ces missions et de les associer à leur défense.

chat

Peut-être aurait-il mieux valu n'adopter QUE le poisson rouge...? CC-BY-NC-ND kountou, source Flickr