Archives de Catégorie: Web participatif

Crowdsourcing et apprentissage

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Il ne vous aura pas échappé, perspicaces comme vous l’êtes, que les problématiques liées au crowdsourcing, notamment dans le domaine culturel, m’intéressent particulièrement…  Qu’il s’agisse d’analyser les atouts du participatif pour les institutions culturelles, la spécificité des métadonnées sociales, les nouvelles interactions avec les usagers, le management de ces projets et le « retour sur investissement », ou encore les question juridiques liées à la propriété des données, je croyais avoir fait à peu près le tout des questions soulevées par le crowdsourcing (pas le tour des réponses, évidemment, c’est bien ça qui est passionnant avec ce sujet, c’est qu’il y a beaucoup de questions sans réponses gravées dans le marbre, bref, beaucoup d’expérimentation et de réflexions encore…).

Et soudain…

… un jour sur Twitter…

… la question que je n’avais jamais véritablement envisagée :

Certes la dimension pédagogique du crowdsourcing a été largement mise en avant par Wikimédia, avec de nombreux projets impliquant des écoles, collèges, lycées et universités (les Rencontres Wikimédia France de 2012 ont ainsi été consacrées à « Education et projets Wikimédia« ), mais je n’avais jamais bouclé la boucle crowdsourcing-apprentissage-institutions culturelles…

CC BY-NC-ND Chris Suderman, source : Flickr.

CC BY-NC-ND Chris Suderman, source : Flickr.

Tout un nouvel horizon de réflexions s’ouvre maintenant à moi :

  • L’apprentissage est-il un levier de motivation des participants à un projet de crowdsourcing ?

Autrement dit, est-ce que je participe dans le but d’apprendre, d’améliorer mes connaissances dans le domaine concerné ? Cela semble finalement assez évident dans des projets de sciences citoyennes, par exemple ceux de la galaxie Zooniverse (attention, si vous ne connaissez pas encore Zooniverse, vous cliquez sur ce lien à vos risques et périls, ces projets sont complètement passionnants et addictifs !) ou du Muséum d’histoire naturelle (le programme Vigie Nature invite les citoyens à participer à l’observation de la biodiversité).

Est-ce que je participe dans le but m’améliorer mes compétences techniques (par exemple de paléographie en participant à des programmes de transcription comme celui mis en place par les Archives départementales des Alpes-Maritime sur Wikisource, ou encore Ancient Lives, transcription collaborative de papyrus grecs) ?

  • Est-il possible d’utiliser le crowdsourcing à des fins pédagogiques pour une institution culturelle ?

Apprendre en faisant, c’est finalement une évidence… C’était d’ailleurs manifestement dans ce sens que mon interlocuteur sur Twitter posait sa question initiale, il est même allé plus loin en faisant un parallèle entre le crowdsourcing et la pédagogie Freinet.

C’est là un champ de réflexion pour les enseignants, certes. Mais c’est aussi une question pour les institutions culturelles, qui s’attachent à développer les compétences de leurs usagers (recherche documentaire, exploitation des oeuvres ou documents conservés, connaissances culturelles, etc.). Il y a ici certainement des échanges et des projets communs à mener entre professeurs et professionnels de la culture… A suivre ?

  • Quelles conséquences pour les projets de crowdsourcing ?

Je vois trois nécessités qui s’imposent aux institutions, en particulier culturelles, qui voudraient intégrer une dimension d’apprentissage dans leurs projets participatifs :

– donner aux participants la possibilité d’échanger, entre eux et/ou avec des experts, autour des questions qui se posent à eux, afin d’améliorer progressivement leurs compétences.

– donner aux participants une visibilité sur les travaux déjà effectués, par eux ou par d’autres participants, on ne peut pas apprendre « dans le vide ».

ouvrir les droits d’utilisation et de réutilisation des documents concernés : l’appropriation est nécessaire à l’apprentissage, l’usager doit pouvoir au minimum récupérer ses contributions et les documents sur lesquelles elles portent.

Avez-vous d’autres idées pour enrichir cette liste…?

#AAF2013 Un atelier collaboratif sur les archives participatives

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Le Forum des Archivistes à Angers approche à grands pas et promet de belles rencontres archivistiques et des échanges passionnants… Et vous, y assisterez-vous ?

Alors je vous propose le mercredi 20 mars un atelier collaboratif sur les archives participatives (oui, je sais, je l’ai déjà écrit dans le titre, mais on a bien le droit de se répéter, non ?).

Le pitch :

Indexation collaborative, identification et tagging de photographies, transcription de manuscrits et autres travaux collaboratifs reposant sur la contribution des internautes, les idées ne manquent pas… et les réalisations non plus puisque plus de 30 services d’archives français ont déjà sauté le pas et mis en place des projets d’archives participatives. On a pu voir de belles réussites, quelques échecs, des adaptations nécessaires, et surtout une expérience qui se construit progressivement sur des expérimentations empiriques et dispersées.

L’atelier se propose de donner la parole, pour un retour sur ces expérimentations, à quelques archivistes qui ont développé des projets collaboratifs, puis d’ouvrir le débat et les échanges sur les éléments qui constituent la clef du succès de ces projets. Deux thèmes en particulier pourront être discutés :

–          comment motiver les usagers à participer aux programmes collaboratifs afin d’atteindre une masse critique de contributeurs ?

–          comment assurer la qualité des données produites pour améliorer véritablement la description des fonds d’archives ?

Les participants à l’atelier pourront ainsi rédiger ensemble une liste de recommandations qui serait mise à la disposition de la communauté des archivistes.

Comment ça va marcher, alors ?

D’abord, on s’inscrit. On pourra être une vingtaine en tout. Si vous avez mis en place un programme collaboratif dans votre service d’archives ou si vous envisagez de le faire, cet atelier est pour vous !

Et puis on s’installe tous dans une salle et on discute, on échange sur nos réalisations et expériences en archives participatives.

On sort les ordis et les tablettes, et on fait un compte-rendu collaboratif en direct.

On n’aura pas de bière ni de pizzas, mais on l’imagine très fort.

On essaie de synthétiser les débats, et on produit un document à destination des services d’archives (et plus largement des institutions culturelles) qui auraient envie de se lancer dans l’aventure collaborative !

Alors, ça vous tente (pour vous inscrire, c’est le lien, là, juste au dessus) ?

beer

Ou alors on pourrait faire un atelier sur la bière participative ?
(CC BY-NC-SA cizauskas, source : flickr)

« Connecting people », les Archives de Vendée et le Web participatif

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Non, non, ce blog n’est pas (complètement) mort. Il est juste en hibernation profonde (on le comprend et on l’envie), avec quelques rares soubresauts de conscience.

Donc, avant de retourner dormir roulée en boule au fond de ma grotte, voici en guide de soubresaut le compte-rendu de la journée d’étude « La recherche aux archives, nouveaux outils, nouveaux publics » organisée par les Archives de la Vendée le 29 novembre dernier, que j’ai rédigé pour la lettre Archivistes ! de l’AAF (oui, je me suis réveillée assez longtemps pour publier sur ce blog, pas pour écrire un billet spécifiquement dédié, on en reparlera à la fonte des neiges…).

Marmotte

Bon, ben c'est pas tout, ça, mais après tous ces efforts je vais peut-être retourner me coucher, moi... (CC BY-NC-SA A. Fauth, source : Flickr)

A l’occasion de l’inauguration de nouveaux outils innovants en ligne, les Archives de Vendée ont réuni les archivistes et leurs usagers pour une journée d’étude « La recherche aux archives, nouveaux outils, nouveaux publics » : se sont ainsi rencontrés les professionnels qui collectent et classent les documents pour les diffuser, les contributeurs bénévoles qui participent à leur description, et les chercheurs qui les utilisent pour écrire l’histoire locale. L’amphithéâtre accueillait pas moins de 400 personnes, tandis que les absents pouvaient suivre en direct les débats grâce au « live tweet » de quelques participants connectés.

Comme le rappelle en préambule M. Thierry Heckmann, directeur des Archives de Vendée, les relations entre les archives et leurs publics subissent une profonde mutation à l’heure du numérique. Si Internet multiplie la visibilité des archives et facilite le travail en réseau, les Archives doivent s’adapter aux usages du public internaute pour offrir de nouveaux services. Et il ne faut pas hésiter à remettre en cause certaines pratiques archivistiques traditionnelles, qui doivent elles aussi s’adapter aux usages du Web. Une description plus fine des contenus est désormais adaptée à la diffusion de documents numérisés et à l’indexation par les moteurs de recherche : il est donc temps de réhabiliter l’inventaire à la pièce, tout en développant les pratiques automatisées d’OCR (reconnaissance optique des caractères) qui permettent une indexation et une recherche en plein texte. Des inventaires détaillés et des textes interrogeables par les moteurs de recherche faciliteront le travail des chercheurs et augmenteront la notoriété des archives sur le Web.

La matinée s’ouvre par deux tables rondes, autour des recherches sur les personnes et des recherches sur les territoires, destinées à présenter les nouveaux outils proposés par les Archives de Vendée, leur constitution et leur enrichissement collaboratif, ainsi que leurs usages. Elles confrontent les points de vue des archivistes, des contributeurs, mais aussi des usagers et utilisateurs de ces outils.

Les Archives de Vendée ont en effet initié depuis quelques années les travaux qui aboutissent aujourd’hui à la mise en ligne d’un ensemble remarquable d’outils de diffusion innovants et collaboratifs :

  • Noms de Vendée : cette base de données de relevés nominatifs (issus de l’état civil, d’actes notariés, etc.), fondée sur une collaboration originale entre un généalogiste créateur et administrateur de la base, des contributeurs (historiens, généalogistes), et les Archives départementales, fournit l’accès à 1,5 millions de noms.
  • Trois dictionnaires collaboratifs, le dictionnaire des Vendéens, le dictionnaire historique des communes, le dictionnaire des toponymes, proposent des notices très riches et structurées sur l’histoire locale, assorties d’interfaces de recherche dynamiques, en particulier cartographiques. Ces dictionnaires ont pu être constitués grâce à l’apport de contributions massives de chercheurs, et s’enrichiront des apports et dépouillements d’une communauté de contributeurs, en particulier en lien avec les campagnes de numérisation et de mise en ligne de fonds d’archives.
  • Le L@boratoire des internautes est un outil beaucoup moins structuré que les précédents, dont la souplesse permet précisément des échanges plus libres avec les usagers, et des propositions de participation beaucoup plus variées : identification de photographies ou de personnes, éphéméride collaboratif, travaux scientifiques en réseaux (par exemple constitution d’un guide des sources sur la guerre de Vendée), etc. Le L@boratoire est destiné à enrichir les autres outils, les inventaires, la description des archives numérisées, en fédérant une communauté de contributeurs assidus ou occasionnels.

Un effort particulier est en effet réalisé pour intégrer tous ces nouveaux outils dans une véritable plateforme constituée par l’ensemble de l’offre numérique des Archives de Vendée : les dictionnaires s’appuient sur le dépouillement des inventaires et archives en ligne auxquels ils font systématiquement référence, et ils se répondent et se citent entre eux autant que possible. La multiplication des outils répond aux multiples besoins et usages des publics, sans conduire à une fragmentation mais plutôt à un cercle vertueux qui appuie la recherche historique sur les ressources archivistiques.

L’alimentation collaborative de ces outils pose bien entendu la question de la qualité et de la vérification des données. Les enrichissements sont donc réalisés sous le contrôle d’un comité qui veille à leur qualité, et en particulier à la mention systématique des sources. Les contributeurs réguliers sont encadrés et conseillés. Et en fin de compte, le contrôle lui-même est collaboratif, puisque chacun peut signaler les erreurs qu’il est amené à constater.

Les tables rondes font également la part belle aux contributeurs et utilisateurs de ces outils, afin d’incarner leurs usages et de donner vie à leurs contenus. L’intervention de Maïwenn Bourdic revient en particulier sur l’évolution des pratiques des généalogistes sur Internet, qui éclairent les besoins et usages de ce public. Internet a permis la diffusion massive de données généalogiques, que ce soit par les particuliers, les associations ou les services d’archives, mais il a aussi donné une ampleur exceptionnelle à une pratique ancienne des généalogistes : l’entraide. Finalement, cette entraide généalogique est peut-être la matrice de la participation massive de ces publics aux entreprises collaboratives initiées par les services d’archives, qui s’attachent de la même façon à favoriser les échanges, la diffusion des données, l’implication dans l’ouverture des archives au plus grand nombre.

Les différentes conclusions de la matinée permettent ensuite de replacer ces projets collaboratifs dans leur contexte archivistique, numérique, administratif et politique.

En effet, même si les réalisations des Archives de Vendée restent largement innovantes, surtout en France, elles s’inscrivent dans le mouvement plus vaste de la culture participative, et plus particulièrement des « Archives participatives ». Les projets de diffusion patrimoniale s’appuient de plus en plus sur une interaction avec les usagers, que ce soit sur les sites des institutions elles-mêmes ou via les médias sociaux ; les archives doivent s’inscrire dans cet écosystème où l’interaction est la norme.

Au-delà d’échanges et de contributions plus ou moins superficiels, les Archives peuvent ainsi  aller jusqu’à susciter une « participation » des usagers, au sens où la définit l’archiviste américaine Kate Theimer, c’est-à-dire la mise en œuvre de véritables compétences et connaissances des usagers, une interaction de haut niveau, de caractère scientifique. Il peut s’agir d’une contribution des usagers à la description des contenus, à l’amélioration de l’accès (tagging, indexation collaborative, identification de photographies, etc.), voire d’une véritable co-construction, via un apport de contenus scientifiques ou de matériaux patrimoniaux par les usagers (transcriptions collaboratives des contenus, travaux de recherche scientifique mis en valeur sur Wikipédia ou sur des sites dédiés, enrichissement des collections par intégration d’archives personnelles, etc.). Les outils collaboratifs des Archives de Vendée sont au croisement de ces deux niveaux de participation avancée des usagers.

Le directeur chargé des Archives de France, M. Hervé Lemoine, souligne ainsi la nécessité pour les services d’archives de passer d’une politique de l’offre à une politique de la demande, de s’interroger sur les véritables besoins de leurs publics. Afin de donner une indispensable dimension nationale à la politique de diffusion sur le Web des archives, il appelle à la constitution d’un portail national, point d’accès unique aux collections archivistiques françaises, qui serait un outil de reconnaissance et de visibilité pour l’ensemble des services d’archives.

Les tables rondes de l’après-midi s’attachent à présenter les ressources mises en ligne par les Archives de Vendée et leurs utilisations par les historiens qui donnent un contrepoint passionnant et une justification évidente au travail des archivistes.

La qualité et la diversité des recherches historiques sur les documents vendéens sont particulièrement soutenues par le soin apporté à la description des fonds numérisés. Un inventaire pièce à pièce, parfois assorti d’un OCR des documents textuels, permet en effet une indexation fine des contenus, et une optimisation du moteur de recherche.

Par ailleurs, les Archives de Vendée ont pu bénéficier d’un partenariat original avec le Service historique de la Défense, qui a abouti au classement, à la numérisation et finalement à la diffusion sur le site Web des Archives de Vendée d’un ensemble remarquable de pièces relatives à la guerre de Vendée et conservées au SHD à Vincennes. Le site vendéen peut ainsi devenir un véritable portail des sources sur l’histoire de la Vendée où qu’elles soient conservées.

Les pratiques collaboratives ne sont alors plus seulement le fait des historiens et généalogistes, mais aussi des services d’archives entre eux-mêmes, grâce auxquels le partage et la dissémination des documents profitent au plus grand nombre.

Wiki-archivistes, unissez-vous !

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Un Wikiconcours c’est, comme son nom l’indique, un concours organisé par Wikipédia. Mais encore ? Des équipes de 1 à 5 personnes s’engagent à créer ou développer des articles sur Wikipédia, généralement sur un thème précis (par exemple, les 3 équipes lauréates du dernier Wikiconcours se sont attelées à des sujets tout à fait passionnants, si, si : « Races animales », « Alpes de Haute-Provence » et « Gares d’Île-de-France », rien que ça). Et ensuite, que le meilleur gagne…

Or, figurez-vous qu’il y a donc un tout nouveau Wikiconcours organisé du 15 septembre au 14 novembre 2011…!

– Non ?

– Si !

– Quelle coïncidence !

– N’est-ce pas !

Bref, quand vous vous en serez remis(e), vous pourrez cliquer ici pour toutes les infos nécessaires.

Oui, mais bon, et les archivistes dans tout ça, me direz-vous ?

On ne peut pas dire que les articles concernant les archives et archivistes soient particulièrement nombreux ou complets sur Wikipédia… Et ils sont très centrés sur le contexte anglo-saxon. Donc, bref, il y a du boulot pour améliorer tout ça, et le Wikiconcours est une bonne occasion de se lancer, non ? De contribuer à l’amélioration de la connaissance des archives par le grand public et les professionnels de l’information. De découvrir de l’intérieur cette incroyable encyclopédie collaborative qu’est Wikipédia. Et peut-être d’avoir envie d’aller plus loin, de monter de véritables projets entre services d’archives et Wikimédia ?

C’est pourquoi le groupe de travail « Archives et médias sociaux » de l’AAF vient de lancer un appel à la communauté archivistique « Wikiconcours : archivistes, contribuez !«  et propose la constitution d’équipes d’archivistes pour participer au Wikiconcours.

Alors, vous rêvez de développer l’article sur le respect des fonds ou de créer -enfin !- un article de fond sur les archivobus, n’hésitez plus, le Wikiconcours est pour vous ! Rejoignez l’archivo-wiki-team !

equipe

Ah, le travail d'équipe, il n'y a que ça de vrai... Bon, après, les rayures, c'est pas forcé, non plus... (BnF, Gallica, http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b6924113m)

Des wikipédiens partout…

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[Note pour moi : quand on a 12 brouillons de billets de blog commencés que l’on n’arrive pas à trouver le temps de finir, c’est qu’il y a un problème… Pas besoin de 30 lignes de digressions sur les poissons rouges pour annoncer une nouveauté ou le résultat de ta veille du jour. Archives masala, ma vieille branche, tu vas me faire le plaisir d’apprendre à faire des billets courts sinon ça va mal se passer…!]

[Il faut savoir être ferme avec soi-même.]

Donc…

Les Archives nationales des Etats-Unis (NARA) ont annoncé il y a peu l’accueil à partir de ce mois de mai d’un wikipédien en résidence, pour développer la coopération entre la vénérable institution et Wikipédia, pour renforcer la communication entre archivistes et wikipédiens, et pour contribuer à l’amélioration de la qualité des articles de la Wikipédia anglophone.

  • L’annonce, c’est ici.
  • La déclaration d’intention de l’Archiviste des États-Unis, c’est .
muguet

Le mai, le joli mois de mai. "1er mai 1911, le muguet : photographie de presse, Agence Rol" (BnF, Gallica http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b6916209d)

muguet_mode

Allez, encore une, juste pour le plaisir... (BnF, Gallica, http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b9007865k)

Rappelons que les projets Wikimédia cherchent à développer les partenariats avec les institutions culturelles (les GLAM : Galleries, Libraries, Archives, Museums), comme l’a bien montré en France l’organisation en décembre dernier des Rencontres Wikimédia « Patrimoine culturel et Web collaboratif ».

(et vous, je ne sais pas, mais moi j’ai tout de suite très envie de collaborer avec des gens qui m’appellent GLAM…)

Deux pistes principales de coopération se développent : la mise à disposition d’images, de textes ou de données structurées par les institutions culturelles sur les différents projets Wikimédia, ou l’accueil de wikimédiens en résidence dans ces institutions, pour monter des projets innovants.

Après le British Museum et le Château de Versailles, le projet du NARA constituera la première résidence d’un wikipédien dans un service d’archives… Mais pas la dernière, assurément ?

Et que dire de l’organisation prochaine (le 4 juin) d’un « Editathon » à la British Library…? Des Wikipédiens, aguerris ou débutants, des conservateurs, des collections et ressources de la bibliothèque, du wifi partout, de la bière qui coule à flot (bon, là je prends peut-être mes rêves pour des réalités…), et la création ou amélioration de nombreuses notices de Wikipédia concernant la littérature et plus largement les collections de la British Library.

… où l’on voit que les Wikipédiens et les GLAM ne manquent décidément pas d’imagination…!

Hands of a Leakey, Texas

On trouve de tout, au NARA ! "Hands of a Leakey, Texas, Resident Holding a Can of Beer, near San Antonio, 05/1973" (US National Archives, Flickr Commons http://arcweb.archives.gov/arc/action/ExternalIdSearch?id=554847)

Quel Twittarchiviste êtes-vous ?

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twitter

Il y en a qui ne décrochent vraiment JAMAIS...! CC-BY Rosaura Ochoa, source : Flickr.

Occasionnel ou accro ? Veilleur muet ? Social-exhibitionniste ? Voyeur discret ? Incorrigible bavard ?

Une vague d’archivistes déferle sur Twitter depuis quelques mois. A marquer d’une pierre blanche, l’année 2010 restera dans les annales comme celle où les archivistes francophones ont enfin découvert Twitter. Prosélytisme acharné des Archiveilleurs ? Suites de Follow an Archive Day ? Motivation chocolatomane et apéritive de Archives Online ? Effet boule de neige ? Les causes sont sans doute multiples mais les faits sont là, archivistes et services d’archives colonisent progressivement Twitter…

Mais pourquoi ?

Mais pour quoi ?

Mais comment ?

Mais quand ?

Twittarchivistes, dites-moi, dites à la communauté archivistique, ce que Twitter représente pour vous ? A quoi vous sert-il ? Qu’y trouvez-vous ? Comment y êtes-vous arrivés ? Pourquoi y êtes-vous restés ? Bref, quel twittarchiviste êtes-vous ?

Mais attention,  dites-le sur Twitter, dites-le en 140 signes !

Et n’oubliez pas le hashtag #twittarchiviste.

Je me lance la première :

birdhouses

Ça gazouille de tous les côtés... CC-BY-SA See-ming Lee, source : Flickr

Tous différents ! Archives et musées face à la diffusion numérique

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Je me sens moins seule.

Je suis intervenue la semaine dernière dans un stage organisé par la direction générale des Patrimoines, et consacré à “Sites Internet des musées : nouveaux formats, nouveaux usages”. C’était en réalité davantage une sorte de séminaire où les différents intervenants et stagiaires ont pu très largement échanger sur leurs expériences de diffusion et de médiation culturelle et scientifique, tout particulièrement sur les réseaux sociaux.

Quel bonheur de pouvoir discuter avec des gens qui ne tremblent pas d’horreur quand on parle de modélisation 3D, de podcasts, d’interopérabilité (même si je pense en avoir perdu quelques uns quand j’ai commencé à parler de XML et de DTD, je ne sais pas toujours m’arrêter à temps, et encore je me suis mordu la langue plusieurs fois pour éviter de prononcer le mot “sérendipité”) !

Et puis il y avait la moitié de Twitter, dans cette salle…!

Café & croissants

Alors ça, c'est LE gros avantage de la sociabilité réelle sur la sociabilité virtuelle... CC-BY-NC-SA, vincen-t, source : Flickr.

Mais je sens que vous allez me demander ce que j’allais faire dans ce stage, moi l’archiviste perdue au milieu des médiateurs de musées… Certes il y avait du café et des viennoiseries, mais cela ne suffit pas (complètement) à expliquer ma présence.

On m’avait demandé de présenter les réalisations du réseau des services publics d’archives sur Internet, pour apporter un contrepoint, un élément de comparaison et de confrontation avec la situation des musées. Je me suis donc appliquée à montrer ce que nous faisons et que les autres ne font pas. Et surtout à me demander pourquoi. Exercice intéressant, qui revient à questionner des éléments et des situations que l’on tient pour acquis.
J’avais identifié trois pistes de réflexion :

  • le réseau des Archives de France : une grande couverture géographique, des actions concertées et interopérables. Permet le développement de bases de données communes et la participation aisée aux grands portails et méta-moteurs patrimoniaux.
  • la matière première : des archives abondantes, beaucoup de documents sériels très adaptés à la numérisation et à la mise en ligne. Permet la mise en ligne d’une masse impressionnante de documents, de nature très variée.
  • le public : tout particulièrement des généalogistes nombreux, spontanément très intéressés par nos fonds, et férus de technologies numériques. Permet une fréquentation massive des sites Internet d’archives, qui justifie les projets et investissements, et le développement d’outils et services spécifiques qui ne fonctionneraient pas sans le soutien de ce public (indexation collaborative en particulier).

Les débats et échanges qui ont émaillé les deux jours du stage m’ont permis d’identifier d’autres axes de réflexion sur la spécificité des archives sur le Web, que je n’avais jamais véritablement formulés jusqu’à ce jour :

  • les archivistes et conservateurs d’archives sont très sensibilisés aux questions de diffusion et tout particulièrement de diffusion numérique. Chefs d’établissement ou chefs de service, ce sont eux qui portent ces projets, dans leurs dimensions scientifique, communicationnelle et largement technique. Dans les musées, les services chargés de la valorisation des collections sont complètement séparés des services chargés de la conservation : les conservateurs sortent peu de leur mission scientifique, et la diffusion numérique se centre souvent sur l’événementiel et la communication (d’où un investissement des réseaux sociaux et une forte présence sur le Web mobile, par exemple), au détriment de la diffusion des collections (bases de données, images numérisées, etc.).
  • l’objectif même de la diffusion numérique n’est pas le même dans les musées et les archives. Les archives s’efforcent de développer la fréquentation de leurs sites Web en fournissant toujours davantage de ressources en ligne. Si les internautes se déplacent ensuite dans nos établissements (salles de lecture ou animations culturelles), tant mieux, mais ce n’est pas le but premier de la création de nos sites Web. En revanche, dans les musées, l’objectif est presque uniquement de faire venir les gens physiquement dans leurs bâtiments. Au point qu’ils refusent de nommer “visiteur” le visiteur virtuel. Au point qu’ils limitent souvent la mise en ligne d’images numérisées en trop grand nombre, de peur de perdre leur public physique. Cela les conduit à mettre en place des services innovants tout-à-fait intéressants, applications iPhone de visite, organisation de soirées Facebook, etc., mais cela limite grandement leur volonté de fournir une véritable médiation scientifique en ligne.

Voilà pourquoi archives et musées font différemment. Pas mieux ou moins bien. Nous utilisons tous la diffusion numérique pour toucher un public plus vaste, plus éloigné, pour communiquer sur nos établissements et sur nos collections, mais nous utilisons des outils différents.

Et c’est peut-être en formulant ces différences, et donc les limites -jusque là inconscientes- que nous nous imposons, que nous parviendrons à les dépasser et à développer nos compétences sur d’autres usages et services du Web.

Web 2.0 et archives : savoir perdre le contrôle

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Web 2.0

Méditons un instant sur cette vérité profonde. Ommmmm.... CC-BY-NC-ND Daniel F. Pigatto, source : Flickr.

Voici une présentation fort intéressante de Jane Stevenson (qui fait partie de l’équipe du portail d’archives britannique Archives Hub) sur l’utilisation du Web 2.0 par les services d’archives, « The impact of Web 2.0 on archives« .

Bon, je n’aime pas trop l’expression Web 2.0, trop marketing et faussement geek, je lui préfère « Web participatif », qui est plus intuitivement compréhensible. Mais à part ça, rien à redire à cette excellente présentation, qui ne cache rien des enjeux et risques de ces technologies et usages, tout en parvenant à diffuser un enthousiasme contagieux (d’aucuns diront que j’étais déjà contaminée… certes, j’avoue).

Je trouve particulièrement intéressante la partie intitulée « Letting go« , qui répond aux inquiétudes de la plupart des archivistes (oui, les archivistes sont des control freaks, il faut l’assumer pour avoir une chance d’en guérir…).  Pour tirer tout le bénéfice du Web participatif et des apports des usagers (aide à la description des documents, ajouts d’archives personnelles, commentaires et échanges, etc.), il faut apprendre à perdre le contrôle (de façon raisonnable et encadrée, bien entendu), tant sur les contenus et descriptions réalisés par les internautes que sur les informations qu’ils peuvent échanger entre eux dans les espaces mis à leur disposition.

Les retombées en termes de fréquentation, de valeur ajoutée, d’échanges, de réputation valent largement le coup.

Alors, apprenons à laisser aller, à laisser faire, à laisser filer. Nous avons plus à y gagner qu’à y perdre.

Quand les institutions culturelles découvrent Wikimédia et les wikimédiens…

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L’association Wikimédia France a signé samedi dernier 2 octobre 2010 une convention de partenariat avec la ville de Toulouse, qui concerne plus particulièrement le muséum d’histoire naturelle (ce qui n’étonnera personne), mais aussi les Archives municipales.

Ce projet, l’une des premières collaborations officielles en France entre Wikimédia et des institutions culturelles, attire l’attention du milieu culturel  sur les expériences qui peuvent être ainsi réalisées, et sur les atouts que représentent les projets Wikimédia et la communauté des wikimédiens pour la numérisation et la diffusion du patrimoine.

Toulouse, la ville rose

Ça tourne bien rond dans la ville rose. T-bet, 2008, CC-BY-ND, source: Flickr.

Wikimédia ? C’est quoi ?

“Attention, Archives masala, tu as fait une faute de frappe, c’est WikiPédia, pas WikiMédia.”

Ben oui mais non.
Wikimédia France, association loi de 1901 créée en 2004, soutient les projets de la Wikimedia Foundation, dont fait partie Wikipédia, mais pas que. Il y a aussi la médiathèque Wikimédia Commons, le dictionnaire Wiktionnaire, le recueil de citations Wikiquote, la bibliothèque numérique Wikisource, etc.

Wiki

Je lit le hawaïen dans le texte, c'est la classe. Andjam79, 2007, CC-BY, source : Flickr.

Pour ceux qui se seraient égarés dans une faille spatio-temporelle pendant les 10 dernières années, Wikipédia est une encyclopédie collaborative sur le Web, fonctionnant sur le principe du wiki. Un wiki (mot hawaïen qui signifie “rapide”) est un système de gestion de contenu de site Web rendant les pages modifiables par tous. Le contenu de Wikipedia est donc vérifiable, modifiable et améliorable par tout un chacun (est-ce que ça suscite des vocations ?), et librement réutilisable. Cette semaine, le millionnième article en français a été créé. Ça le fait, non ?

Bref, revenons à nos moutons, et à Wikimédia pendant qu’on y est. Outre des activités de promotion et de communication, l’association est chargée de monter des partenariats avec des organismes ou institutions administratives ou culturelles qui peuvent fournir des contenus libres aux projets Wikimedia. Elle peut également aider à la numérisation de contenus.

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C'est la danse des wikis.

La culture, c’est GLAM !

Autrement dit, “Galleries, Libraries, Archives, Museums”. Wikimedia s’efforce donc de développer des collaborations avec des institutions culturelles. Ces organismes conservent en effet des fonds et collections très riches, souvent libres de droits, qui peuvent enrichir le contenu de Wikipédia et être ainsi mis à disposition de tous les internautes.

Glamour, on vous le dit !

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Glamour kills... et le rose bonbon aussi, un peu. (Naydeeyah, 2009, CC-BY, source : Flickr)

Un atelier Wikimedia@MW2010 s’est ainsi tenu lors de la conférence Museums & the Web 2010, pour réfléchir à l’établissement de bonnes pratiques de coopération entre Wikimédia et les musées.
Des conférences GLAM-Wiki s’efforcent de renforcer la participation du monde culturel aux projets Wikimédia, à l’échelle d’un pays : la première a eu lieu en 2009 en Australie, et la suivante se tiendra très prochainement au Royaume-Uni (26-27 novembre 2010).
Et en France, me direz-vous, chauvins que vous êtes ? Eh bien rendez-vous les 3 et 4 décembre 2010 pour les Rencontres Wikimédia organisées par Wikimédia France, sur le thème «Patrimoine culturel et web collaboratif». Que du bon en perspective…

Bon, et concrètement, ça donne quoi ?

Plusieurs expérimentations réalisées par des services d’archives, des bibliothèques, des musées explorent les possibilités de coopération avec les différents projets Wikimédia. Retour sur quelques exemples européens.

  • Le précurseur : les Archives fédérales allemandes (Bundesarchiv) sur Wikimedia Commons
bundesarchiv

Petit wiki deviendra grand. (Deutsches Bundesarchiv, Bild 183 1984-0202-506, CC-BY-SA, source : Wikimédia Commons)

La médiathèque Wikimedia Commons est un répertoire d’images et de fichiers multimédia libres d’utilisation, qui sert de réservoir pour l’ensemble des autres projets Wikimédia.
Depuis 2008, le Bundesarchiv a transféré sur Wikimédia Commons pas moins de 80.000 images sur l’histoire de l’Allemagne, placées sous licence Creative Commons. Il s’agit vraisemblablement du don le plus important jamais fait aux projets Wikimedia. Ces images sont ensuite réutilisées notamment pour illustrer les notices de Wikipédia.
Le Bundesarchiv promeut ainsi son image et ses fonds auprès des millions d’utilisateurs de Wikipédia.

  • Une expérience inédite du British museum : un wikipédien en résidence

Dans la concertation entre institutions culturelles et Wikimédia, le plus gros du travail semble être précisément la sensibilisation de ces institutions aux enjeux de la mise en ligne de leurs contenus sur Wikipédia.
A la suite de la conférence GLAM-Wiki australienne en 2009, le vice-président de Wikimédia Australie a conclu que le meilleur moyen de mettre en œuvre ce travail de sensibilisation pourrait bien être d’intégrer un wikipédien à l’équipe d’un musée.
Ce n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd puisqu’il a été invité en résidence pendant 5 semaines par le British muséum en juin 2010. Bien joué !
Sa mission, puisqu’il l’a acceptée, était de créer et améliorer les articles sur Wikipédia concernant des objets ou des sujets liés aux collections et à l’expertise du musée, de soutenir les wikipédiens qui éditent des articles liés au British Museum, et de travailler avec les équipes du musée pour expliquer le fonctionnement de Wikipédia.
Des projets et animations originaux ont ainsi vu le jour, qui ont largement contribué à développer le nombre et la qualité des articles relatifs aux objets conservés au British museum : accès des wikipédiens aux réserves du musée, organisation d’un concours de notices autour d’un objet-phare, attribution de prix aux meilleures notices, etc.

Ledit wikipédien propose ici un « testament politique » de son expérience, à la fois bilan de ses réalisations et préconisations pour tout organisme qui voudrait renouveler l’exercice. Des candidats ?

  • Les bibliothèques s’y mettent ! La BnF mise sur le participatif

En avril 2010, Wikimédia France et la BnF signent un partenariat pour la mise en ligne sur Wikisource de la transcription de 1400 œuvres tombées dans le domaine public provenant de Gallica.
Wikisource, créé en 2003, propose des retranscriptions d’œuvres tombées dans le domaine public ou publiées sous licence libre.
Les textes fournis par la BnF ont été numérisés et océrisés. Toutefois, sur des textes anciens, la reconnaissance automatique des caractères introduit souvent des erreurs. Le partenariat avec Wikimédia permet aux internautes de participer à la correction des textes.

  • Et Toulouse dans tout ça ?

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Parure de l'âge du bronze. C'est coquet ! Muséum de Toulouse, CC-BY-SA, source : Wikimédia Commons.

Le 2 octobre 2010, Wikimédia France a signé un partenariat avec la ville de Toulouse, dans le cadre du festival culturel Novela.  Il s’agit de fournir un cadre officiel au développement de nombreux projets avec des institutions culturelles toulousaines.
Ainsi, des wikimédiens vont photographier un millier d’objets de la collection préhistorique dans les réserves du Museum de Toulouse, encadrés par un professionnel du musée. Ces images seront mises en ligne sur Wikimedia Commons. Les métadonnées seront rédigées par des paléontologues.
De même, les Archives municipales de Toulouse proposeront sur Wikimedia Commons environ 200 photographies issues du fonds Eugène Trutat, photographe de la fin du XIXe siècle.

Pour en savoir plus.

[mise à jour 06/10/2010] Liam Wyatt, le « wikipédien en résidence » du British Museum, est au mois d’octobre 2010 invité pour 2 semaines à la Bibliothèque nationale des Pays-Bas pour proposer des pistes de coopération entre le portail culturel européen Européana et Wikimédia. A suivre… 

[mise à jour 18/11/2010] Les Archives nationales des Pays-bas ont également établi un partenariat avec Wikimédia : plus de 1000 photographies de l’agence de presse Anefo, portant sur des personnalités politiques et des événements néerlandais, ont été déposées sur Wikimédia Commons en septembre 2010.

 

Des événements patrimoniaux virtuels sur Twitter – Episode 1.

Par défaut
Ask a curator sur Twitter

#harceleunconservateur

Aujourd’hui 1er septembre 2010 est le « Ask a Curator Day » sur Twitter. Pourquoi ne pas profiter de cette belle occasion pour revenir sur ces événements patrimoniaux dont Twitter est le creuset ?

Twitter, lieu de partage et d’échange, n’apparaît pas nécessairement comme le lieu idéal pour l’organisation d’événements virtuels. Fondé sur l’immédiateté et le temps réel, il ne semble pas particulièrement adapté à la planification et à la projection dans l’avenir. Rendre compte en direct d’événements physiques par un live-tweet endiablé, certes, mais prévoir des mois à l’avance un événement virtuel ?
Et pourtant…
Depuis quelques mois, initiés par la twittosphère muséologique, les événements ne manquent pas sur Twitter, qu’ils soient ou non liés à un événement physique.

Au commencement était #followamuseum

L’idée de l’opération est née de l’esprit créatif de Jim Richardson, muséoblogueur britannique :

« On the 20th January 2010 Microsoft founder Bill Gates joined Twitter, in the 24 hours that followed he attracted 236,000 followers.
With respect to Mr Gates, this got me a little depressed, most museums on Twitter struggle to attract more then 500 followers.
I started to think about how we can draw attention to the museums on Twitter, and get more people to consider following a museum. »

Aussitôt dit, aussitôt fait. La date du 1er février 2010 est choisie pour ce « Follow a museum Day ». Un site Internet spécifique est développé par la société de graphisme Sumo de Jim Richardson, un profil Twitter @followamuseum est créé, et le hashtag #followamuseum commence à se répandre. Le concept est simple : le jour J, chacun est invité à signaler sur Twitter son musée-préféré-qu’il-préfère-au-monde-parmi-tous-les-autres-musées-qui-existent-mais-un-musée-qui-est-sur-Twitter-hein-sinon-ça-compte-pas.

Follow a museum Day

J'aime les musées, gazouiller gaiement, et le mascara noir.

Malgré un gros retentissement international, l’opération n’a pas eu beaucoup de répondant en France où, début 2010, rares étaient les musées présents sur Twitter, et plus rares encore les visiteurs de musées… Mais tout le monde a regardé l’événement avec intérêt (et envie ?). Les esprits se préparaient pour l’avenir.

La Nuit twitte, et soudain les musées français découvrent  Twitter

A l’initiative de 4 musées français (Muséum et musée des Abattoirs de Toulouse, Château de Versailles et musée des Beaux-Arts de Lyon) et de la coordination de La Nuit des musées, en association avec le ministère de la Culture et en partenariat officiel avec Twitter, la Nuit des Musées s’est accompagnée ce 15 mai 2010 d’un événement inédit, « La Nuit twitte ».
Il s’agissait, le temps d’une soirée, pour les musées et leurs visiteurs, de déposer sur Twitter leurs conseils de visite, leurs programmes, leurs impressions, avec le hashtag #NDMTW. Un compte @lanuitdesmusees a été créé pour coordonner l’ensemble.
L’événement physique, la Nuit des musées, se pare ainsi d’un double virtuel, la Nuit Twitte. Le lien entre manifestation physique et manifestation virtuelle est renforcé par la présence dans chacun des musées participants d’écrans où les visiteurs peuvent suivre en direct le hashtag #NDMTW ; des postes informatiques sont également mis à leur disposition pour les encourager à participer à La Nuit twitte.

La Nuit twitte

And the winner is...

Cette opération nationale, liée à un événement physique auquel la plupart des musées participent chaque année, ouvre les yeux de nombreux musées sur l’intérêt que peut représenter Twitter pour leur communication et l’animation de leur communauté d’usagers. C’est pour beaucoup d’entre eux l’occasion d’entrer enfin sur Twitter. Plus de 30 musées participent ainsi à l’opération.
Le succès est énorme. Les chiffres sont explicites :

  • 800 abonnés au profil @lanuittwitte
  • 2300 utilisations du hashtag #NDMTW
  • #NDMTW est en tête du classement des sujets les plus abordés sur le Twitter francophone

A lire : le récit de l’expérience du musée national de la Marine ainsi qu’une analyse plus globale de l’apport de cette opération pour les musées  sur le blog Museonet 2.0.

A suivre…

Bientôt sur Archives masala : « Des événements patrimoniaux virtuels sur Twitter – Episode 2 » :

  • Où l’on demandera plein de choses plus ou moins intéressantes aux conservateurs…
  • Où l’on se demandera ce que peuvent bien fabriquer les Archives pendant ce temps-là…