Archives de Tag: réseaux sociaux

Les bibliothèques dans l’écosystème du web

Par défaut

Pour la deuxième année, j’ai la chance et l’honneur d’intervenir dans le stage CNFPT Biblioquest sur les impacts stratégiques du numérique en bibliothèque.

Biblioquest, la quête épique des bibliochevaliers sans peur et sans reproche…
(CC BY-NC-SA Dunechaser, source Flickr)

Pour le premier épisode de la nouvelle saison de Biblioquest, 13 stagiaires triés sur le volet et 3 formateurs dynamiques… et une plongée dans l’écosystème du web, pour comprendre le contexte technique et d’usages dans lequel s’exerce la présence en ligne et la médiation numérique des institutions culturelles.

Alors, quelles sont les grandes tendances et les grands enjeux du web, aujoud’hui et demain, et surtout quelles conséquences pour les bibliothèques ?

Découvrez également ici la présentation des différents outils (blogs, wikis, réseaux sociaux, outils de veille, etc.) à la disposition des bibliothécaires pour la mise en place de leurs stratégies de diffusion, de dissémination et de médiation numériques ; les besoins auxquels ces outils peuvent répondre ; les services qu’ils peuvent rendre à nos publics ; les bonnes pratiques et usages courants de ces outils.

Le goût de l’histoire

Par défaut

What will American history taste like?

A l’occasion de sa prochaine expo “What’s Cooking, Uncle Sam?”, le NARA invite le chef cuisinier Jose Andres pour donner à goûter l’histoire américaine – au sens propre ! Un restaurant éphémère sera installé à proximité de l’exposition, mais le menu n’est pas encore disponible, hélas…

Pour celles et ceux qui n’auront pas l’heur de se rendre à Washington pour goûter aux délices de la cuisine historique américaine, il reste les papilles 2.0 :

Et puis surtout, il faudrait suggérer à nos Archives nationales d’inviter Cyril Lignac, ou d’accueillir la prochaine saison de Top Chef, ou d’organiser un concours de cuisine médiévale (mais là, je veux faire partie du jury !)…

Bref, donner un peu de sens à nos archives et plus largement à notre patrimoine…

Les Gallicanautes ont la parole

Par défaut

La bibliothèque numérique Gallica est décidément très à l’écoute de ses usagers.  Il n’est plus besoin de présenter son incontournable compte Facebook (et ses énigmes du vendredi, addictives !), ses 8000 fans parlent d’eux-mêmes (enfin, écrivent d’eux-mêmes, enfin, vous m’avez compris). Le compte Twitter @GallicaBnF est peut-être un peu moins connu du grand public (presque 3000 abonnés, tout de même), mais présente la grande originalité de mettre en avant toute la communauté des Gallicanautes qui utilisent les ressources de la bibliothèque numérique. Bref, les usagers de Gallica ne manquent pas de lieux pour s’exprimer…!

delivrez les livres

Affiche de mai 68. Source : BnF, Gallica http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b90182905.

Et voici que Gallica en appelle à tous ses usagers (même ceux qui ne fréquentent pas les réseaux sociaux, il y en a, si, si) pour une enquête sur les contenus, l’ergonomie, les services, les évolutions souhaitées de l’outil. Alors, à vos claviers!, aidez-nous à faire progresser encore Gallica.

Archiveilleurs invisibles

Par défaut

Le travail de l’ombre est peut-être le plus beau, mais il n’est pas forcément le plus utile pour les gens qui ne se sont pas fait greffer de lunettes infra-rouge. Et il y en a beaucoup, aussi étonnant que cela puisse paraître.

[Quoi ? Mais qu’est-ce qu’elle raconte ? C’est ki ki travaille dans l’ombre ? Et avec des lunettes 3D ça ne marche pas ?]

Bon, OK, manifestement il faut que je m’explique. Depuis quelques semaines, suite à des modifications de l’outil qui compile et génère le fil des Archiveilleurs (Yahoo! Pipes), les ressources signalées par un certain nombre d’Archiveilleurs (tous ceux qui utilisent Delicious comme outil de veille partagée, en fait) n’apparaissent plus dans le flux. Et ça concerne quand même 8,5 Archiveilleurs sur 12 (à vous de trouver le 1/2).

Invisible Jim

Après Invisible Jim, voici le nouveau super héros, Invisible Archiveilleur...! He's back, and he's angry ! CC-BY-NC-ND chrisjohnbeckett, source Flickr.

Bon, on a bien entendu aussitôt appelé au secours notre grand maître des tuyaux, le Vénérable Lully. Le verdict fut sans appel :

Depuis, on n’a plus de nouvelles de lui (ou si peu). Je l’imagine armé d’une clef à molette et d’un marteau (je suis sûre qu’il ne se tape pas sur les doigts avec, lui), plongé jusqu’à la taille dans les tuyaux, couvert de cambouis et de sueur, borborygmant « C’est eux ou moi! ».

Bref, pour le moment, on veille pour des cacahouètes. Et encore, ça vaudrait le coup de bosser pour des cacahouètes, c’est bon les cacahouètes. Non, là, on veille, on réveille, on archiveille, et personne n’en profite. Ou presque. Pour la plupart d’entre nous, les Archiveilleurs ne sont qu’un moyen parmi d’autres (Delicious, Twitter ou encore Facebook) de partager notre veille. Mais il n’empêche que, pour beaucoup d’entre vous, nous sommes devenus invisibles.

Alors, en attendant que notre Grand manitou des tuyaux ne parvienne à colmater la brèche, je vais essayer de compiler sur ce blog les ressources que je veille, celles que je destinais aux Archiveilleurs et donc à la communauté archivistique.  Pour cesser d’être invisible, ce qui finit souvent mal (quoi que, c’était plutôt chouette, je pouvais gober des cacahouètes en douce sans me faire choper, mais bon, bref).

Mon archiveille du 15 mars au 7 avril 2011

(en commençant par les ressources les plus récentes et en remontant dans le temps)

Réutilisation des données publiques, open data

Web participatif, usages innovants

Web de données, Web sémantique

Politique culturelle

Tous différents ! Archives et musées face à la diffusion numérique

Par défaut

Je me sens moins seule.

Je suis intervenue la semaine dernière dans un stage organisé par la direction générale des Patrimoines, et consacré à “Sites Internet des musées : nouveaux formats, nouveaux usages”. C’était en réalité davantage une sorte de séminaire où les différents intervenants et stagiaires ont pu très largement échanger sur leurs expériences de diffusion et de médiation culturelle et scientifique, tout particulièrement sur les réseaux sociaux.

Quel bonheur de pouvoir discuter avec des gens qui ne tremblent pas d’horreur quand on parle de modélisation 3D, de podcasts, d’interopérabilité (même si je pense en avoir perdu quelques uns quand j’ai commencé à parler de XML et de DTD, je ne sais pas toujours m’arrêter à temps, et encore je me suis mordu la langue plusieurs fois pour éviter de prononcer le mot “sérendipité”) !

Et puis il y avait la moitié de Twitter, dans cette salle…!

Café & croissants

Alors ça, c'est LE gros avantage de la sociabilité réelle sur la sociabilité virtuelle... CC-BY-NC-SA, vincen-t, source : Flickr.

Mais je sens que vous allez me demander ce que j’allais faire dans ce stage, moi l’archiviste perdue au milieu des médiateurs de musées… Certes il y avait du café et des viennoiseries, mais cela ne suffit pas (complètement) à expliquer ma présence.

On m’avait demandé de présenter les réalisations du réseau des services publics d’archives sur Internet, pour apporter un contrepoint, un élément de comparaison et de confrontation avec la situation des musées. Je me suis donc appliquée à montrer ce que nous faisons et que les autres ne font pas. Et surtout à me demander pourquoi. Exercice intéressant, qui revient à questionner des éléments et des situations que l’on tient pour acquis.
J’avais identifié trois pistes de réflexion :

  • le réseau des Archives de France : une grande couverture géographique, des actions concertées et interopérables. Permet le développement de bases de données communes et la participation aisée aux grands portails et méta-moteurs patrimoniaux.
  • la matière première : des archives abondantes, beaucoup de documents sériels très adaptés à la numérisation et à la mise en ligne. Permet la mise en ligne d’une masse impressionnante de documents, de nature très variée.
  • le public : tout particulièrement des généalogistes nombreux, spontanément très intéressés par nos fonds, et férus de technologies numériques. Permet une fréquentation massive des sites Internet d’archives, qui justifie les projets et investissements, et le développement d’outils et services spécifiques qui ne fonctionneraient pas sans le soutien de ce public (indexation collaborative en particulier).

Les débats et échanges qui ont émaillé les deux jours du stage m’ont permis d’identifier d’autres axes de réflexion sur la spécificité des archives sur le Web, que je n’avais jamais véritablement formulés jusqu’à ce jour :

  • les archivistes et conservateurs d’archives sont très sensibilisés aux questions de diffusion et tout particulièrement de diffusion numérique. Chefs d’établissement ou chefs de service, ce sont eux qui portent ces projets, dans leurs dimensions scientifique, communicationnelle et largement technique. Dans les musées, les services chargés de la valorisation des collections sont complètement séparés des services chargés de la conservation : les conservateurs sortent peu de leur mission scientifique, et la diffusion numérique se centre souvent sur l’événementiel et la communication (d’où un investissement des réseaux sociaux et une forte présence sur le Web mobile, par exemple), au détriment de la diffusion des collections (bases de données, images numérisées, etc.).
  • l’objectif même de la diffusion numérique n’est pas le même dans les musées et les archives. Les archives s’efforcent de développer la fréquentation de leurs sites Web en fournissant toujours davantage de ressources en ligne. Si les internautes se déplacent ensuite dans nos établissements (salles de lecture ou animations culturelles), tant mieux, mais ce n’est pas le but premier de la création de nos sites Web. En revanche, dans les musées, l’objectif est presque uniquement de faire venir les gens physiquement dans leurs bâtiments. Au point qu’ils refusent de nommer “visiteur” le visiteur virtuel. Au point qu’ils limitent souvent la mise en ligne d’images numérisées en trop grand nombre, de peur de perdre leur public physique. Cela les conduit à mettre en place des services innovants tout-à-fait intéressants, applications iPhone de visite, organisation de soirées Facebook, etc., mais cela limite grandement leur volonté de fournir une véritable médiation scientifique en ligne.

Voilà pourquoi archives et musées font différemment. Pas mieux ou moins bien. Nous utilisons tous la diffusion numérique pour toucher un public plus vaste, plus éloigné, pour communiquer sur nos établissements et sur nos collections, mais nous utilisons des outils différents.

Et c’est peut-être en formulant ces différences, et donc les limites -jusque là inconscientes- que nous nous imposons, que nous parviendrons à les dépasser et à développer nos compétences sur d’autres usages et services du Web.

Des événements patrimoniaux virtuels sur Twitter – Episode 1.

Par défaut
Ask a curator sur Twitter

#harceleunconservateur

Aujourd’hui 1er septembre 2010 est le « Ask a Curator Day » sur Twitter. Pourquoi ne pas profiter de cette belle occasion pour revenir sur ces événements patrimoniaux dont Twitter est le creuset ?

Twitter, lieu de partage et d’échange, n’apparaît pas nécessairement comme le lieu idéal pour l’organisation d’événements virtuels. Fondé sur l’immédiateté et le temps réel, il ne semble pas particulièrement adapté à la planification et à la projection dans l’avenir. Rendre compte en direct d’événements physiques par un live-tweet endiablé, certes, mais prévoir des mois à l’avance un événement virtuel ?
Et pourtant…
Depuis quelques mois, initiés par la twittosphère muséologique, les événements ne manquent pas sur Twitter, qu’ils soient ou non liés à un événement physique.

Au commencement était #followamuseum

L’idée de l’opération est née de l’esprit créatif de Jim Richardson, muséoblogueur britannique :

« On the 20th January 2010 Microsoft founder Bill Gates joined Twitter, in the 24 hours that followed he attracted 236,000 followers.
With respect to Mr Gates, this got me a little depressed, most museums on Twitter struggle to attract more then 500 followers.
I started to think about how we can draw attention to the museums on Twitter, and get more people to consider following a museum. »

Aussitôt dit, aussitôt fait. La date du 1er février 2010 est choisie pour ce « Follow a museum Day ». Un site Internet spécifique est développé par la société de graphisme Sumo de Jim Richardson, un profil Twitter @followamuseum est créé, et le hashtag #followamuseum commence à se répandre. Le concept est simple : le jour J, chacun est invité à signaler sur Twitter son musée-préféré-qu’il-préfère-au-monde-parmi-tous-les-autres-musées-qui-existent-mais-un-musée-qui-est-sur-Twitter-hein-sinon-ça-compte-pas.

Follow a museum Day

J'aime les musées, gazouiller gaiement, et le mascara noir.

Malgré un gros retentissement international, l’opération n’a pas eu beaucoup de répondant en France où, début 2010, rares étaient les musées présents sur Twitter, et plus rares encore les visiteurs de musées… Mais tout le monde a regardé l’événement avec intérêt (et envie ?). Les esprits se préparaient pour l’avenir.

La Nuit twitte, et soudain les musées français découvrent  Twitter

A l’initiative de 4 musées français (Muséum et musée des Abattoirs de Toulouse, Château de Versailles et musée des Beaux-Arts de Lyon) et de la coordination de La Nuit des musées, en association avec le ministère de la Culture et en partenariat officiel avec Twitter, la Nuit des Musées s’est accompagnée ce 15 mai 2010 d’un événement inédit, « La Nuit twitte ».
Il s’agissait, le temps d’une soirée, pour les musées et leurs visiteurs, de déposer sur Twitter leurs conseils de visite, leurs programmes, leurs impressions, avec le hashtag #NDMTW. Un compte @lanuitdesmusees a été créé pour coordonner l’ensemble.
L’événement physique, la Nuit des musées, se pare ainsi d’un double virtuel, la Nuit Twitte. Le lien entre manifestation physique et manifestation virtuelle est renforcé par la présence dans chacun des musées participants d’écrans où les visiteurs peuvent suivre en direct le hashtag #NDMTW ; des postes informatiques sont également mis à leur disposition pour les encourager à participer à La Nuit twitte.

La Nuit twitte

And the winner is...

Cette opération nationale, liée à un événement physique auquel la plupart des musées participent chaque année, ouvre les yeux de nombreux musées sur l’intérêt que peut représenter Twitter pour leur communication et l’animation de leur communauté d’usagers. C’est pour beaucoup d’entre eux l’occasion d’entrer enfin sur Twitter. Plus de 30 musées participent ainsi à l’opération.
Le succès est énorme. Les chiffres sont explicites :

  • 800 abonnés au profil @lanuittwitte
  • 2300 utilisations du hashtag #NDMTW
  • #NDMTW est en tête du classement des sujets les plus abordés sur le Twitter francophone

A lire : le récit de l’expérience du musée national de la Marine ainsi qu’une analyse plus globale de l’apport de cette opération pour les musées  sur le blog Museonet 2.0.

A suivre…

Bientôt sur Archives masala : « Des événements patrimoniaux virtuels sur Twitter – Episode 2 » :

  • Où l’on demandera plein de choses plus ou moins intéressantes aux conservateurs…
  • Où l’on se demandera ce que peuvent bien fabriquer les Archives pendant ce temps-là…